La pauvreté et les inégalités risquent de connaître une nouvelle aggravation, si rien n’est fait pour limiter la hausse moyenne de la température mondiale. Les ON G attachées à la justice et aux droits de l’homme entendent peser pour que la notion de sécurité
alimentaire soit inscrite dans l’accord qui sera signé à l’issue de la COP 21.
Plus de 100 millions de personnes pourraient tomber sous le seuil de pauvreté à l’horizon 2030 en raison du changement climatique qui touchera l’agriculture. En se reportant à la fin du siècle, le nombre de ceux qui risquent de souffrir de la faim risque d’être multiplié par six. On ne peut plus ignorer les impacts des changements climatiques sur la lutte contre la faim, la pauvreté et les inégalités. Dans cette course contre la montre, les plus fragilisés seront les habitants des régions tropicales et des pays d’Asie du Sud, futurs réfugiés climatiques qui viendront frapper encore plus nombreux à la porte de l’Amérique et de l’Europe... premiers responsables des émissions de gaz à effet de serre. Et ce seront les plus démunis, les plus modestes qui seront les plus plus touchés par la flambée des prix alimentaires dans le monde.
Les Etats représentés à la COP 21 tergiversent, la France marque une proximité inquiétante avec des sponsors qui entendent continuer à polluer la planète, des multinationales s’avancent avec des « fausses solutions » de greenwashing pour que rien ne change vraiment...
Au milieu de ce cynisme, qui reprend tout simplement l’expression « après moi le déluge », il y a des éclaircies qui permettent de croire en l’homme. Des ONG se démènent pour que le principe de sécurité alimentaire entre dans l’accord qui sera signé à Paris, des hommes, des femmes se tendent les mains à travers les continents...
Face à une fièvre planétaire, des engagements contraignants et immédiats sont indispensables pour maintenir l’augmentation de la température globale en deçà de 1,5°C d’ici la fin du siècle. Laisser au moins 80 % des énergies fossiles dans le sol ou sous le plancher des océans est une autre condition. Il est temps de songer à abandonner les logiques extractivistes, en imposant des interdictions de toute nouvelle exploration et exploitation de pétrole, sables bitumineux, hydrocarbures de schistes, charbon, uranium, gaz naturel... Et il n’y a rien à attendre du nucléaire, trop dangereux, trop cher, trop polluant, malgré le discours mensonger d’EDF qui lui a valu d’être lauréat au prix Pinocchio 2015, et qui représente une entrave à une politique climatique ambitieuse et à un programme de développement des énergies renouvelables. Il s’agira aussi de promouvoir la production et la consommation de produits locaux pour éviter le transport de marchandises, de transformer les agricultures industrialisées orientées vers l’exportation, vers des productions basées sur la souveraineté alimentaire...
Toutes ces questions sont aux mains des citoyens, de plus en plus nombreux à se mobiliser dans le monde pour des solutions collectives ambitieuses. On est face aujourd’hui à un problème planétaire qui touche et touchera chacun d’entre nous. Le modèle économique basé sur l’argent et le court terme a fait les preuves de son caractère destructeur. Désormais, l’urgence est dans une prise de conscience et une
solidarité internationale, conditions de notre survie sur cette planète Terre.